D.L.

Biographie d'Antoine Mélinon

Extrait de l'avant propos du bulletin de ligue Rhône-Alpes n°44

Antoine Mélinon nous a quittés en août 2000 ; homme exceptionnel, ayant accompli un parcours damiste parfait. Sa vie, son œuvre devraient servir d’exemple à ceux qui pratiquent le jeu aujourd’hui. Sa constance, sa méticulosité, son acharnement pour aller plus loin malgré les obstacles et en même temps sa modestie, sa gentillesse, son attention, son respect de l’autre y compris des adversaires moins doués est à souligner. Nous avons beaucoup à apprendre de ce Maître.

Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont bien voulu répondre à mon appel et sans l’aide desquelles ce numéro n’aurait pas pu avoir lieu et notamment :

Daniel Mélinon, fils d’Antoine

Pierre Mélinon, son frère

Jean-Pierre Durand, pour la documentation précieuse

Jean-Paul Plantin, membre fondateur de la FMJD

Paul Leblond d'avoir dépouillé "l'Effort"

Daniel Lanfrey, ex-président de ligue, notre rédacteur en chef d’avoir relu et assemblé ce numéro spécial  

Et tous les autres amis damistes qu’il serait trop long de citer…

Richard PRZEWOZNIAK

Secrétaire de la ligue

Rédigé à Lyon, le 28 février 2001

BIOGRAPHIE  

Antoine Mélinon est né à Charentay près de Belleville sur Saône (Rhône), le 8 août 1913 dans une famille modeste. Il aura trois frères Joannès (1907-1940), André (1914-1986) et Pierre né en 1920, dernier des frères Mélinon vivant.

Tous se mettent à s’intéresser aux dames à peu près à la même période au début des années 30, probablement en 1932 grâce à la chronique damiste du “ Lyon Républicain ”, journal auquel la famille Mélinon était abonnée à l’époque. Ce jeu devient rapidement une véritable passion pour jeune Antoine. En 1935 la famille déménage sur Lyon et en 1936 Antoine et André rejoignent le Damier Lyonnais. En 1940 il est mobilisé à l’aérodrome de Bron, mais il n’oublie le jeu pour autant, il fait revivre le club “ Damier-Brondillan aérien ”. Légèrement blessé lors d’un bombardement il est ensuite mobilisé à Modane. De retour à Lyon Antoine rejoint de nouveau le Damier Lyonnais en 1944. Rien d’étonnant que tout de suite après la guerre en 1945 lors du championnat de France disputé à Paris Antoine Mélinon se place derrière René Fankhauser (également champion de Lyon en 1945) et Pierre Dionis à l’excellente troisième place.

Le chroniqueur de l’époque rapportait : “ Fankhauser avait bien mal débuté ce championnat, mais, en vrai champion, se reprit très vite. A signaler la belle place obtenue par son camarade du Damier Lyonnais Antoine Mélinon… ”

Cette passion du jeu commencée à 23 ans ne le quittera plus jamais.

En 1936 à Saint Julien en Beaujolais le jeune Antoine rencontreras sa compagne avec laquelle il se mariera en novembre de la même année et ils vivront heureux jusqu’à ce que la mort les sépare…Dans la vie professionnelle Antoine exercera le métier de ferronnier. 

FICHE SIGNALETIQUE ETABLIE EN 1952  

Les trois passions sont inséparables la famille, son métier et le jeu ou, pour être plus juste : le jeu, la famille et le métier emplissent son existence. Son fils Daniel tout en admirant son père me disait avec un brin de reproche :

“ Mon père s’est adonné entièrement à ce jeu, oubliant parfois un peu sa famille. Son approche du métier rappelait le jeu aussi, il tendait vers la perfection sans se soucier du temps. Combien de fois il terminait à la maison l’ouvrage commencé au travail ” Perfectionniste et méticuleux il le fut et le resta !  

Son livre “ Le bonheur des Dames, Tous les aspects du jeu de Dames sur 100 cases ” est paru en 1992 couronnant une carrière damiste exemplaire. Il est à conseiller si vous désirez en savoir plus sur l’œuvre d’Antoine Mélinon mais aussi sur ses frères puisqu’il contient des compositions de toute la famille. Dans l’avant-propos du livre Antoine Mélinon écrivait : “ Ce jeu n’a pas de limite dans la haute stratégie tactique et combinatoire…”  

Les dernières années de sa vie Antoine Mélinon était rongé par la maladie, mais il est resté fidèle aux dames jusqu'au bout. Il s’est éteint à l’âge de 87 ans après plusieurs mois de maladie et les séjours dans des hôpitaux lyonnais, le 15 août 2000.

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Dernière modification : 13/11/2007