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Coup de Lourdes

 

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Le coup de Lourdes

Souvenir d'un aviateur, Par Georges POST

Ce matin-là, le général m’avait appelé dans son bureau :

-         Mon cher Post, me dit-il, sachant que vos ancêtres étaient des « parpaillots », je vous ai réservé une mission oecuménique : il s'agit de transporter à Lourdes vingt-cinq aumôniers des Armées, qui doivent participer à un congrès international. Vous prendrez l'avion des V.I.P. (passagers de marque, en jargon officiel). Je vous laisse le soin de désigner l'équipage et de choisir notre plus belle hôtesse de l'Air. Départ le 12 juin 1953, et retour le 15. J'espère que ce pèlerinage vous convertira ?

Au jour dit, je mis donc le cap sur l'aéroport d'Ossun, qui desservait Lourdes. Le voyage se déroula sans histoire, sauf la rencontre énorme (cumulo-nimbus en jargon météo). C'est là que l'hôtesse dut assister les augustes passagers, victimes de troubles du tractus digestif (en jargon médical).

A 1'arrivée, un car nous transporta à Lourdes, et tout le monde se retrouva dans une auberge de bonne apparence, où le séjour était prévu.

En attendant le repas, l'équipage sirota l'apéritif (avec modération), et réclama un Jeu de Dames pour me mettre à l'épreuve. C'était une vieille tradition ! Avec empressement, le patron nous apporta lui-même un damier superbe, dont les cases étaient soigneusement numérotées. A n'en pas douter, c'était un connaisseur.

- J'ai été champion de la Bigorre ! nous déclara-t-il. Puis il exhiba de sa poche un diagramme truffé de dames et de pions :

- Ce problème m'a été communiqué par un chroniqueur nommé Dalman, qui m'a défié d'en trouver la solution. Cela fait trois mois que je la cherche.. et je suis prêt à offrir un repas à celui qui la découvrira !

A ces mots, tout l'équipage m'adressa des regards complices. Mais je fis d'abord remarquer que nous serions sept à table, et que le pari impliquait logiquement sept repas? Sûr de lui, le patron se déclara d'accord.

Après un léger examen du diagramme, je demandai à l'hôtesse de l'Air de me bander les yeux. Elle le fit avec son écharpe parfumée, ce qui excita délicatement mes neurones.

Ensuite, je me permis d'affirmer que la combinaison se déroulerait en sept temps, et que toutes les pièces disparaîtraient du champ de bataille, sauf un pion blanc victorieux.

Quand l'exécution fut terminée, le patron traduisit son enthousiasme à grands cris : - Bravo et merci. Je vais baptiser ce problème « Le Coup de Lourdes ». A présent, j'offre le champagne !

C'est ainsi que mon pèlerinage à Lourdes commença par un excellent gueuleton, à la grande satisfaction de l'équipage.

Pourtant, celui-ci restait perplexe : « Comment faites-vous pour trouver un tel casse-tête avec les yeux bandés ?

A l'abri des oreilles indiscrètes, je lui révélai enfin mon secret, qui n'avait rien à voir avec un miracle ou une sorcellerie, indigne du lieu sacré de Lourdes. Ce secret était simple : j'étais l'auteur anonyme du problème, que j'avais envoyé six mois auparavant à mon vieil ami Louis Dalman.

Avec un peu de mémoire, tout le monde aurait pu en faire autant !

Là-dessus, chers amis, je vous souhaite un bon appétit !

Coup Turc, Coup Suisse... Magnifique ! Bravo Maître !

 

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Dernière modification : 13/11/2007