D.L.
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Georges Post problémiste
La solution consiste en une succession de coups, exécutés par les blancs (camp actif) au détriment des noirs (camp passif). Elle propose à la fois une énigme et un petit spectacle artistique, en mettant en valeur les ressources, la profondeur et la beauté du jeu de dames. Les problèmes sont considérés comme la poésie du damier, et leur composition obéit à des règles très strictes (orthodoxie). tiré de l'opuscule "Règles de Jeu de Dames International" Offert par Pétrole Hahn pour les cheveux, 1963 par G.Post
LES MINIATURES article tiré de l"Effort" n°195, décembre 1979, p.17-18Définitions Tout le monde sait
qu'une miniature est un petit
problème, dont la position d'origine compte de deux à
sept pions dans chaque camp, à
l'exclusion de toute Dame. Voilà
pour le matériel ! Cette définition
est évidemment insuffisante. Elle néglige les autres caractères de la
miniature et, en particulier, les mécanismes utilisés dans la combinaison de
gain. Ces mécanismes peuvent être très divers et faire appel à
la «
tactique »
(jeu de coups),
à la
« stratégie
» (jeu
de position), ou exploiter les deux genres. A l'examen,
on s'aperçoit que les effectifs en présence déterminent presque toujours le
choix des mécanismes. Cela nous amène à
distinguer deux catégories de
miniatures : 1. Les miniatures
« lourdes »,
qui ont de 5
à 7 pions
dans chaque camp. Celles-ci possèdent un matériel assez abondant pour
permettre le déclenchement d'un coup tactique, avant d'aboutir à
la conclusion par
un gain radical, ou par un
motif artistique, ou par une
finale stratégique. Cette catégorie a
tous les caractères du problème
standard. Cela n'exclut pas qu'elle puisse adopter d'autres genres, comme on le
verra plus loin. 2. Les
miniatures « légères »,
qui ont de
2 à
4 pions dans chaque camp. Ici, le
matériel réduit ne se prête plus au jeu de coups, ce qui impose de remplacer
les échanges brillants par des manœuvres subtiles. La stratégie se concrétise
dans un « forcing
» prolongé. En feuilletant les
recueils de miniatures, chacun pourra faire les mêmes constatations. Ici se pose une
question : -
La plupart des «
fins de partie de pions »
étant également des forcings
prolongés, comment établir la différence entre celles-ci et les miniatures légères
? Revenons aux définitions
: -
Les fins de partie sont des problèmes
qui doivent mettre en action une ou plusieurs Dames, que ce soit immédiatement
(position d'origine) ou à terme
(par promotion de pion). Dans les fins de
partie de pions, certains de ces pions devront donc, nécessairement, devenir
Dames et jouer comme telles, avant que s'accomplisse le gain. Définition réciproque
: -
Quand le gain est obtenu par la
seule action des pions entre eux, sans intervention de Dame, le problème reste
dans la catégorie des miniatures légères. A chaque
catégorie sa discipline ! Celle
qui impose une stratégie de pions peut paraître sévère entre toutes. C'est
pourquoi les experts admettent quelques rares libertés
dans I'exécution des miniatures légères. EXCEPTIONS ET Tolérances Celles-ci
concernent surtout la marge de manœuvre accordée aux Dames, dans le cas d'une
promotion. Elles sont fortement restrictives pour les Blancs.
Exemple
(J. Weiss)
: B
= 26,
37 et 4
6 ; N =
6, 16 et 27.
Dans
tous les cas, l'intervention d'une Dame, qu'elle soit blanche ou noire, ne
saura~t dépasser trois temps. REMARQUES Hormis
ces cas particuliers, les miniatures légères se privent donc du concours de la
Dame, qui est un instrument commode et efficace. Quand on a l'ambition de leur
donner une certaine profondeur, elles deviennent très difficiles à
élaborer. Mais pourquoi,
dira-t-on, ce qui est interdit dans les miniatures légères ne l'est-il pas
dans les miniatures lourdes ? En
fait, les miniatures lourdes permettent beaucoup de liberté. Les exemples
fourmillent dans tous les recueils, où les compositeurs ne se privent pas
d'aller à Dame
et de couronner l'exécution par, de longues fins de partie. Disons-le
franchement : quand
ces fins de partie couvrent les trois quarts de la solution, le problème perd
son caractère et son charme de miniature. II
n'est pas méprisable, mai3 il
appartient à
un autre genre ! Pour
épuiser la comparaison, voici un exemple : Lors
du concours F.F.J.D. 1974 (« L'Effort
» no 156
et 166), j'ai présenté la miniature légère suivante :
B =
23, 33, 44
et 46 ;
N = 13,
15, 20
et 34. Dans les deux variantes de
gain, les Blancs sont obligés d'aller à
Dame, soit à
2, soit à
3, puis
de manoeuvrer cette Dame. Le problème
s'apparente donc à une
f i n de partie de pions. Si le règlement ne l'avait pas permis, le jury aurait
pu l'éliminer. Par
contre, si j'avais ajouté deux blancs à
42 e t 48, et deux noirs à
25 et 32, pour obtenir le
pionnage préliminaire 42-38 X 30, le problème serait devenu une miniature
lourde, à l'abri
de toute contestation. Hélas, j'aurais usé d'un sacrifice sans aucune valeur,
en contradiction avec le principe n°1
du problémisme :
- Obtenir
l'effet artistique maximal, en utilisant le matériel minimal ! CONCLUSION Une
question vient à l'esprit
: -
Pourquoi les problémistes ne
s'attachent-ils pas à composer
des miniatures lourdes, se limitant à
des batailles de pions (sans
Dame) et possédant un caractère purement stratégique (forcing prolongé) ? Pourquoi
? - Nous
savons déjà que les miniatures légères sont difficiles à
composer, en dépit de leur matériel
restreint, si on veut leur donner une certaine profondeur tout en leur refusant
le concours de la Dame. A fortiori,
plus le matériel s'alourdit, et
plus les manouevres deviennent délicates et complexes, avec leur cortège menaçant :
démolitions, duals, interversions, déviations, etc. De quoi dégoûter un
ordinateur ! Néanmoins,
la tendance moderne commence à s'orienter
vers de telles recherches. On doit s'en réjouir, car elles possèdent un double
mérite : Primo,
elles donnent une véritable image de la partie et développent, au plus haut
degré, l'esprit d'analyse. Secundo,
elles échappent aux clichés usuels, aux imitations, aux copies, qui sont
presque inévitables dans l'immense production des miniatures standards. A
titre d'exercice, je propose à nos
Amis problémistes et solutionnistes la miniature lourde ci-dessous (inédite).
Chaque camp dispose du même potentiel :
cinq pions non débordants,
plusieurs cases de liberté et dix-neuf temps d'espace. Les Blancs engagent une
bataille de pions purement stratégique (sans Dame) et gagnent après un forcing
prolongé sur treize temps. Il y
a plusieurs fausses solutions.
Bonne chance ! MINIATURE
Stratégique Par Georges POST
(Solution bientôt)
Georges Post, perfectionniste né, a toujours cherché d'améliorer ses propres compositions et tiré le meilleur du patrimoine damiste. Les exemples ci-dessous en témoignent. Cherchez et vous aurez du plaisir à trouver !
"Dames Enchantées" p.67
Consultez d'autres problèmes de Georges Post sur la page Problèmes
Exemples tirés de la collection de J.Simonata ou de l'ouvrage "Dames enchantées" de René Polydor, les dessins du livre sont de Gérard Rajaut.
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